Deux demandes de personnes trans auprès de la FSH

Jonas Schneider, quelle est la position générale de la FSH sur la diversité des genres dans le sport ?
Comme indiqué dans notre «Vision 2025», nous plaçons l’individu intéressé par le handball au centre. En tant que fédération sportive nationale, nous veillons à ce que la nationalité, l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle, l’origine sociale, l’orientation religieuse et politique ne conduisent pas à des discriminations. En bref, toutes les personnes qui aiment le handball trouvent leur place chez nous.

Deux demandes ont été déposées par des personnes transgenres. Ils veulent jouer dans un club et participer à des compétitions sportives. Comment la FSH va-t-elle procéder concrètement ?
Nous voulons en premier lieu répondre aux souhaits des personnes trans intéressées par le handball. Cependant, nous devons également nous assurer que l’équité sportive envers les personnes cis et trans est toujours garantie. Ainsi, nous jugerons chaque cas individuellement. Pour cela, nous nous basons sur les directives de Swiss Olympic et tenons compte de l’avis d’experts.

Quelles sont les recommandations de Swiss Olympic ?
Swiss Olympic s’appuie sur le «Cadre de l’équité, l’inclusion et la non-discrimination» du Comité International Olympique (CIO), publié à l’origine en 2003 et révisé en 2015 et en 2021. Il y est mentionné : «Il est important de permettre aux athlètes trans de participer à des compétitions sportives.» Mais comme des conditions de compétition équitables sont une priorité absolue, quelques points doivent être respectés. Ainsi, Swiss Olympic recommande d’approuver toutes les demandes d’hommes trans (hommes enregistrés comme étant de sexe féminin à la naissance). Ils doivent pouvoir participer à la compétition sans restriction. C’est également la position de la FSH.

Et les femmes trans ?
La situation est plus compliquée dans la mesure où les femmes trans pourraient avoir des avantages physiques par rapport aux femmes cis, notamment parce qu’elles ont souvent un taux de testostérone plus élevé que les femmes cis. C’est pourquoi le CIO a jusqu’à présent proposé de réduire artificiellement le taux de testostérone des athlètes trans dans le sport de compétition. Cette procédure est toutefois controversée et ne fait pas non plus l’unanimité parmi les scientifiques. Désormais, le CIO recommande de définir spécifiquement et de vérifier scientifiquement dans chaque discipline sportive quelles caractéristiques conduisent à des avantages injustes pour les athlètes trans par rapport aux femmes cis. Nous sommes en outre convaincus que les principes éthiques et les droits de l’homme doivent également être pris en compte.

Cela signifie que les demandes sont acceptées, qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes trans ?
Comme mentionné ci-dessus, nous examinons chaque cas individuellement. Pour les femmes trans, nous voulons être aussi pragmatiques que possible et leur permettre de participer à des compétitions même sans régulation artificielle des taux de testostérone ou autres contraintes. C’est notre objectif, en particulier dans le sport de masse – pour toutes les personnes trans et non-binaires. Au préalable, nous voulons effectuer un travail d’information auprès des clubs concernés, car l’autodétermination et le bien-être psychique de chaque athlète doivent avoir une grande importance, surtout dans le sport de masse. Ainsi, tous les joueurs de handball doivent se sentir les bienvenus à la FSH et pouvoir continuer à s’adonner à leur loisir préféré.

• Trans : Pas d’identification avec le sexe attribué à la naissance. Une femme trans a été assignée au sexe masculin après la naissance, un homme trans au sexe féminin.
• Cis : Identification avec le sexe attribué à la naissance. Une femme cis a été attribuée au sexe féminin, un homme cis au sexe masculin.
• Non-binaire : autodésignation d’une identité de genre qui ne peut pas être décrite en termes d’opposition entre homme et femme. Il peut s’agir d’une identité de genre «entre», «aussi bien que», «ni ni» ou «au-delà» du masculin et du féminin.