Schmid : «C’est la raison pour laquelle je joue encore pour la Suisse»

Andy, tu as disputé ton 200^e match international et marqué ton 1000^e but. Ce sont des chiffres incroyables. Que signifient-ils pour toi ?
Andy Schmid : Ces chiffres montrent surtout que je suis déjà relativement âgé. Mais je suis aussi fier de pouvoir faire partie de l’équipe nationale et de jouer à ce haut niveau malgré von âge avancé. Et aujourd’hui encore, à 38 ans, le plaisir de jouer au handball est intact. J’ai toujours envie de jouer tous les matchs. Ce qui s’est passé aujourd’hui doit aussi être un message pour les jeunes : il est possible de jouer jusqu’à un âge avancé. 

Revenons au début de cette longue carrière. Te souviens-tu de tes débuts en équipe nationale A ?
C’était avant Noël 2003, nous avons joué au Luxembourg et avons gagné 23-17. Une toute autre époque ! J’étais un jeune garçon et aujourd’hui, j’ai l’impression de vivre une expérience d’une autre vie. C’était spécial pour moi de pouvoir jouer pour la première fois en équipe nationale. Si quelqu’un m’avait dit à l’époque que je jouerais encore pour la Suisse 19 ans plus tard, je ne l’aurais certainement pas cru.

Tu as joué avec les numéros de maillot 20, 8 et 2. Quelles sont les histoires qui se cachent derrière ?
Le numéro 20 m’a été attribué lors de mes premiers matchs internationaux, je n’avais pas encore le choix. Lorsque j’ai fait partie de l’équipe nationale, j’ai choisi le numéro 8, car mon grand modèle, Kobe Bryant, jouait encore en NBA avec ce numéro chez les LA Lakers (Bryant est passé au 24 en 2006). En club aussi, je portais le 8. Quand je suis parti à l’étranger, j’ai commencé à jouer avec le 2. J’ai donc fait de même en équipe nationale.

Quel est le plus grand moment fort de ta carrière en équipe nationale jusqu’à présent ?
Je divise ma carrière en équipe nationale en deux parties : La période précédant le match de 2016 contre l’Allemagne au Hallenstadion devant 10'000 spectateurs – et la période d’après. Les moments forts ont eu lieu dans la deuxième partie. D’abord la qualification pour l’Euro 2020 en Suède, l’Euro à Göteborg même et bien sûr l’aventure de la Coupe du monde en Egypte.

Tu as porté le maillot de l’équipe nationale dans 32 pays différents. Quel est le voyage que tu n’oublieras pas aussi vite ?
Je n’aurais jamais pensé que j’ai déjà voyagé dans autant de pays. Il y a d’innombrables voyages. Je me souviens certainement de mon vol vers les Îles Féroé en 2009. J’ai bu deux verres de vin rouge dans l’avion pour me calmer un peu. Nous avons eu des turbulences, c’était vraiment fou.

Sais-tu contre quelle nation tu as le plus joué ?
Bonne question (réfléchit longuement). La Russie ou la Macédoine du Nord ?

Non, tu as joué 15 fois contre l’Allemagne, 13 fois contre le Portugal et maintenant 12 fois contre l’Italie. Mas dans quels matchs as-tu marqué le plus de buts et combien ?
Je le sais parce que c’était il n’y a pas si longtemps. J’ai marqué 15 buts lors de la phase finale de l’Euro 2020 contre la Pologne (victoire de 31-24) et également lors de qualifications pour l’Euro 2019 contre la Croatie (défaite de 28-33).

Correct ! Regardons maintenant en avant. Tu pourrais encore battre deux records. Marc Baumgartner a marqué 1093 buts pour la Suisse et Max Schär a disputé 274 matchs en équipe nationale. Es-tu encore capable de battre ces records ?
Durant toute ma carrière, je n’ai jamais cherché à battre des records. Ce qui me rend fier, ce sont mes 200 matchs internationaux. Ils signifient aussi plus pour moi que les 1007 buts. Je ne veux même pas savoir combien de fois j’ai tiré sur le but adverse pour atteindre cette marque (rires). Mais bien sûr, seul Marc Baumgartner a réussi à marquer plus de 1000 buts, c’est une valeur spéciale.

Ta mission au sein de l’équipe nationale a également évolué ces dernières années. Comme ici, lors du stage en Italie, il s’agit aussi de plus en plus d’intégrer de jeunes joueurs dans l’équipe.
Comme je l’ai dit, ma « nouvelle ère en équipe nationale » a commencé depuis un certain temps. J’ai du plaisir à intégrer les jeunes et c’est une tâche qui me permet de rester jeune. On voit l’engagement, la volonté, l’ambition – beaucoup de joueurs misent tout sur la carte du handball et se dirigent dans cette direction. C’est pourquoi je suis toujours là et c’est pourquoi je continuerai à jouer pour la Suisse aussi longtemps que je pourrai.

Combien de temps cela va-t-il durer ?
Un jour ou l’autre, ce sera terminé. L’Euro 2024 en Allemagne pourrait être une bonne date pour terminer ma carrière. Mais nous devons d’abord nous qualifier. Les choses sérieuses commenceront à l’automne.