Jean-François Périsset, HC Moudon

«Michael Suter m’a alors dit que les 'petits Romands' ne devaient plus être pris à la légère»

 

Quel est ton endroit préféré, et pourquoi?

Jean-François: C’est entouré des miens que je me sens le mieux. J’ai trois enfants, sept petits-enfants et une épouse magnifiques. Ils sont mon bonheur et ma joie de vivre.

Quand et comment es-tu entré en contact avec le handball?

Jean-François: C’était en 1964 à Zurich. A l’époque, je faisais de la gym et un copain m’a invité à un entraînement de handball au TV Aussersihl. J’étais très bien coordonné et pouvais faire quasiment tout ce que je voulais. En 1967, on a déménagé à Yverdon et c’est dans ce club que j’ai commencé à réellement jouer au handball. J’ai accédé à l’équipe nationale d’espoir.

Tu as fondé le club de Moudon en 2002, comment cela s’est-il passé?

Jean-François: Notre famille s’est installée à Mézières, et j’ai un peu laissé de côté le handball. Mais en 2000, une enseignante de Moudon m’a contacté parce qu’une douzaine d’élèves avaient envie de continuer à jouer au handball après avoir participé à un tournoi scolaire. Au début, je me suis dit que ce n’était pas à Moudon que je voulais m’intégrer et m’engager (rit). Mais finalement, avec l’appui de l’armée qui nous a permis de s’entraîner dans leur salle, on s’est lancé. Puis, deux ans plus tard, nous avons officiellement créé le HBC Moudon parce que le mouvement avait pris de l’ampleur. Aujourd’hui nous comptons sept équipes et un mouvement Kids, avec plus de cent membres.

Tu es entraîneur, coach et expert J+S et chef technique de ton club. Quelle est ta motivation?

Jean-François: J’ai envie de transmettre ma passion et de faire reconnaître le handball à sa juste valeur. Je trouve qu’il n’a pas la place qu’il mérite dans notre pays et dans notre région. Pour moi, c’est le plus beau jeu du monde, avec des valeurs qui sont importantes et que je défends.

Quel a été le meilleur moment que tu as vécu dans l’une de tes fonctions?

Jean-François: Il y en a eu énormément. L’un s’est passé lorsque j’entraînais l’équipe M19 Elite du HBC West, c’était durant la saison 2007/08. Nous avions affronté les Kadetten Schaffhausen et perdu de quelques buts seulement. Michael Suter, aujourd’hui sélectionneur national, m’avait alors dit que les «petits Romands» ne devaient plus être pris à la légère.

Qui est ton modèle?

Jean-François: Je n’ai pas vraiment de modèle, mais plutôt une admiration pour des actes de certains hommes et femmes politiques. Sur le plan sportif, j’admire Didier Cuche et sa volonté de revenir après une blessure grave. Et sur le plan spirituel, le pape François 1^er m’inspire avec sa manière d’appréhender son mandat à la tête de l’église catholique.

Quelles sont tes forces?

Jean-François: Mes multiples fonctions m’ont permis d’acquérir beaucoup d’expérience. J'ai la réputation d'être assez organisé et rigoureux.

Et une faiblesse?

Jean-François: Je manque parfois de patience. Et l’on me dépeint volontiers comme une personne assez «soupe au lait».

Qu’est-ce que ton engagement t’a apporté?

Jean-François: Le handball m’a apporté beaucoup de joie, mais aussi parfois des déceptions. Au-delà du sport, de la technique et de la tactique, il m’a permis de gagner des connaissances dans les relations humaines, dans la conduite de personnes. Le handball m’a confronté à des situations parfois difficiles et qu’il a fallu gérer – ces expériences m’ont été utiles dans le cadre familial, privé, professionnel et associatif.